Une professeure iranienne de sciences politiques à l’université de l’Arkansas, aux États‑Unis, a été démise de son poste de directrice du programme d’études sur le Moyen‑Orient en raison de sa solidarité envers l’Iran et la Palestine dans ses publications sur les réseaux sociaux.
Dans une interview accordée vendredi au New York Post, un porte-parole de l'Université a annoncé la suspension de Shirin Saeidi du programme d'études sur le Moyen-Orient, précisant toutefois qu’elle conservait son poste de professeure de sciences politiques au sein de l’université.
Cette mesure, qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à la liberté d'expression académique, intervient après que l'université a subi des pressions de la part de personnalités anti-iraniennes et du lobby sioniste.
Dans des publications partagées sur X en novembre, Saeidi a fait l’éloge du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, lui offrant des prières pour sa protection et affirmant qu’il est « le dirigeant qui a maintenu l’Iran intact pendant l’attaque israélienne », se référant à l’agression illégale israélienne menée contre le pays en juin avec le soutien des États‑Unis.
Saeidi a qualifié Israël de « terroriste » et de régime « génocidaire » sur la plateforme X.
Selon l’université, Saeidi a utilisé le papier à en‑tête de l’établissement pour demander la libération de Hamid Nouri, un ancien responsable du système judiciaire iranien emprisonné illégalement en Suède entre 2019 et 2024 pour des motifs politiques.
D’après le porte‑parole, une enquête serait ouverte sur cette utilisation du papier à en‑tête « conformément aux politiques internes de l’Université ».
Vendredi, Mike Huckabee, l'ambassadeur des États-Unis auprès du régime israélien, a également attaqué Saeidi pour sa position pro-palestinienne, affirmant que la professeure « aurait sans doute intérêt à être renvoyée à Téhéran ».
En mars, une universitaire iranienne de la faculté de droit de Yale, licenciée après des critiques virulentes de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza, a condamné cette mesure, la qualifiant de normalisation d’une « gouvernance fasciste » dans les meilleures universités des États‑Unis.
Helyeh Doutaghi, alors directrice adjointe du projet de droit et d’économie politique (LPE) à Yale, avait réagi sur X en affirmant avoir été « licenciée sur la base d’allégations non prouvées, en l’absence de toute procédure régulière ou de toute réclamation fondée ».